Inaya || Terminé.

Inaya est le fruit d’une union entre une femme et un mâle tora. Elle naquit et passa une grande partie de son existence dans un petit village à cinquante kilomètres au nord du Cap. Elle a un grand frère humain, Andreas, de deux ans son aîné, né d’une précédente union. La féline ne garda aucun souvenir de son paternel, celui-ci ayant quitté le domicile familial peu de temps après sa naissance. Elle avait déjà questionné sa mère à ce sujet mais elle essuyait irrémédiablement un refus et provoquait chez elle une profonde tristesse. Elle avait depuis longtemps refusé d’insister. La tigresse grandit dans cette famille unie aux modestes revenus. En découvrant sa nature d’hybride, Maria, sa mère eut la crainte qu’elle ne vienne à attaquer son grand frère mais à les voir s’amuser et se faire confiance, ses appréhensions se sont vite dissipées. Craignant de devoir se séparer de sa fille, Maria décida de ne pas la scolariser une fois en l’âge de l’être. La lueur d’espoir provint une nouvelle fois de Andreas qui, du haut de ses huit ans, décida de partager ses leçons avec sa jeune sœur. Inaya apprit vite, l’esprit léger. Il lui tardait de voir son frère rentrer de l’institution Saint-Joseph où il était scolarisé. La petite famille vivait en relative autarcie.

Tout cela changea lorsqu’une enseignante de l’institution Saint-Joseph découvrit fortuitement l’existence de la tigresse. Elle savait qu’Andreas avait une jeune sœur mais fut surprise en apprenant sa nature. Profondément humaniste, elle se présenta à la cheffe de famille et proposa de scolariser petit à petit l’hybride qui devait cacher ses attributs aux autres enfants. Elle finit par convaincre Maria et devint une proche de la famille. Avec elle, Inaya découvrit tout un tas de choses : l’histoire et la danse la passionnaient. Ses camarades ne se doutaient pas de sa nature hybride et l’équipe pédagogique était dans la confidence. Tout se passait pour le mieux.

A la fin de ses études secondaires, Alexandra, son enseignante et confidente, lui proposa un plan fou : aller à l’université du Cap. Elle avait tout prévu. Un de ses vieux amis était maître de conférences dans l’institution. Il l’hébergerait en prétextant avoir la propriété de l’hybride et l’enverrait à l’université afin de recevoir une éducation correcte. Inaya intégra donc cette famille modèle et aisée du Cap. Le professeur avait deux très beaux enfants, une fille et un garçon, plus ou moins du même âge que l’hybride. Tout se passait bien les premiers mois mais le comportement des enfants changea vite. La jeune fille, capricieuse, se mettait à lui donner des ordres d’abord sur le ton de la plaisanterie, puis de plus en plus sérieusement. Inaya refusait évidemment d’obtempérer mais la jeune fille menaçait de compromettre sa couverture. Elle ne prit pas ses menaces au sérieux. Grand mal lui en prit.

Quelques semaines après ces menaces, elle se fit kidnapper à la sortie de l’établissement. Des hommes parlant une langue qui lui était inconnue la maintinrent deux jours en détention puis l’emmenèrent au Pays du Soleil Levant, là où les hybrides de son espèce s’arrachaient à prix d’or. Elle fut directement adoptée par un noble japonais. Celui-ci vivait seul avait bien besoin d’un animal de compagnie. La tigresse fut bien traitée mais elle haïssait cette situation. En tant que spécimen de choix, son maître refusait de la laisser sortir. Elle voulait être libre, retrouver les siens et sa vie d’avant. Le maître de maison avait engagé un précepteur pour apprendre la langue japonaise ainsi que la bonne tenue à la nouvelle arrivante. Inaya s’y plia avec beaucoup de mauvaise volonté. Elle cherchait à tout prix à s’enfuir. Le seul moment où elle pouvait espérer quitter cet endroit était lorsqu’elle était seule avec son maître à la peau opaline. Cela se produisait deux matinées par semaine, lorsque les autres serviteurs faisaient les commissions. Une belle matinée de printemps, elle mit finalement son plan à exécution. C’était sans compter le refus catégorique de son maître qui s’interposa physiquement à elle. Sa soif de liberté étant trop grande, elle blesse grièvement le japonais et prit la fuite, le laissant pour mort. Elle était maintenant une bête traquée et recherchée mais gardait espoir de pouvoir un jour revoir les siens.