Cooro - Jamais tu m'touches, j'te bouffe [En cours]

Brut, c’est le cas de le dire. L’adolescent ne semble posséder aucune retenue. Ses émotions affluent à la façon d’un raz-de-marée dévastateur. Plus encore, c’est cette colère qui transpire de tous ses pores et qu’il crache avec verve. Cooro agit comme s’il détestait le monde et tous ceux qui l’habitent, humains comme hybrides. Se faire déprécier pour sa hargne, cela ne le dérange pas et même, l’arrange plus qu’autre chose. Il ne veut pas se lier, n’en a pas envie. Pessimiste en matière de relations sociales, il considère que toute rencontre finira mal d’emblée. Alors, il n’aide pas à ce que cela puisse se passer mieux. Mauvais caractère, nombreux sont ceux à l’affirmer, certains allant jusqu’à arguer le détestable. Vulgaire, de mauvaise foi, sang chaud et acariâtre, quand il ne repousse pas tout simplement de son attitude abjecte, Cooro provoque la perplexité. Où est donc passée son âme de lapin ? Ne sont-ils pas censé être doux et dociles ? De véritables peluches à exposer en vitrine ? Et effectivement, le garçon n’a pas toujours été comme cela. De la même manière qu’il n’est pas unilatéral. Lui qui se montre si distant envers autrui, ressent pourtant le besoin de présence. Être enfermé seul pendant une longue période, voilà qui le rendrait fou. Par ailleurs, l’isolement fait partie des punitions les plus utilisées contre lui, puisque particulièrement efficace. Il s’en arrache les cheveux, frappe contre les murs, pour finalement s’y écrouler. Sans cela, Cooro serait tout bonnement intenable. Parfois, on lui attribue l’étiquette d’animal enragé et il est vrai que parfois, certaines fureurs le prennent si fort et si profondément qu’il en paraitrait malade. Lui-même, si on le mettait face à ce questionnement, serait incapable d’en expliquer la raison. Alors il grogne, se renfonce dans sa coquille, renifle avec dégout. Mais, cette même coquille avait été son panacée dans le passé. Et on lui a tant rejeté sa faiblesse à la figure que le brun aura fini par l’ingérer pour ne plus être considéré par celle-ci. Cooro n’est pas le gros dur qu’il essaye de faire croire. Il n'est pas enragé, il est terrorisé. L'adolescent craint le monde et transforme cette peur infâme en colère pour ne pas se faire écraser. Il ne porte aucune confiance aux inconnus, humains ou hybrides, tous sont aussi détestables et dangereux à ses yeux. Pourtant, il aimerait des câlins, souvent, ou des caresses. Mais il n’a plus assez confiance, en lui, en autrui, pour se laisser docilement approcher. Alors, c’est lui qui les prodigue, tandis qu’il les repousse s’ils ne viennent pas de son propre chef. Et, quand il se laisse aller à un minimum de douceur, c’est malhabile et presque douloureux. Puis, il enferme ce en quoi, en qui, il tient entre ses remparts sentimentaux. Lorsqu’il s’attache, c’est avec hargne et ferveur. Cooro s’accroche désespérément, montre les dents, il ne laisse pas tomber facilement. Son cœur est gros, sous sa poitrine étranglée par les bleus et la malnutrition. Cooro est un joyau brut aux angles encore tranchants. Cooro voudrait être un bon garçon.
Seulement, il n’a pas encore eu l’occasion de le prouver.