Le soleil se lève, les papillons volent entre les hautes herbes et une douce brise vient agiter dans une gentil mouvement les fleurs florissantes. Tout pourrait laisser croire que cette vallée est tranquille, dans la plus grande des paix, pourtant un cri de désespoir vient à résonner dans les environs. Un cri presque strident pouvant faire grimacer même un sourd. Une femme court, elle est minable avec sa longue robe tâchée de sang, elle est jeune, elle claudique. Elle n'arrive visiblement plus à courir correctement, pourtant malgré la douleur, elle continue sa course folle, désespérée, espérant ainsi échapper à la mort. Quel triste spectacle. Elle ne s'arrête pas de courir, elle n'a l'air de n'avoir plus qu'un espoir, c'est réussir à s'enfuir. Des chaînes brisées traînent encore à ses pieds. Contre sa poitrine, elle serre fermement quelque chose enveloppé dans un tissu bleu. Les larmes ne cessent de déborder de ses yeux alors qu'on peut identifier une paire d'oreilles de tigre blanc sur sa tête dépassant de sa langue chevelure argentée. Elle court, elle court, sans vouloir s'arrêter. On dirait qu'elle cherche à échapper à son pire cauchemar, à un monstre. Elle finit par s'arrêter devant un fontaine. Elle s'agenouille devant malgré la douleur provenant de la large plaie sur sa cheville.
Elle reprend de grandes inspirations, elle pourrait presque faire de la peine cette jeune mère. Les larmes ne cessent de couler sur ses joues, elle resserre son étreinte autour de son enfant et crie à pleins poumons devant cette fontaine à la statut bienveillante.
- " ঈশ্বর! আমার সন্তানের রক্ষা করুন! আমার ছেলে রক্ষা করুন! "Mais qu'est-ce qu'elle peut bien raconter cette bonne femme? Mais dans cette vallée où le temps ne semble plus s'écouler, personne ne l'entend. Ses doigts tremblants et couverts de sang vinrent caresser avec une délicatesse et une tendresse infinies les joues du bambin. Celui-ci dormait paisiblement. De grosses perles salées chutèrent sur la joue de l'enfant et le réveillèrent. Il commença à pleurer à pleins poumons alors que la belle femme mystérieuse partit en courant, laissant son enfant sur le rebord de la fontaine. Elle se remit à courir, à chanceler avec cette blessure à la jambe...
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L'enfant aux cheveux couleur de neige était cramponné à la robe de la jeune femme ayant du mal à camoufler sa gêne. Le vieil homme en face d'elle s'accroupit, essayant de faire venir à lui le garçonnet. Mais ce dernier ne semblait pas vouloir s'approcher de son futur maître. La jeune indienne lâcha un petit gloussement gêné lorsque le petit bonhomme se cacha encore plus derrière sa jambe en voyant la main de l'homme s'approchait de lui. Elle s'empressa alors de rattraper le coup en annonçant:
- " Ahah ! Ne vous en faîtes pas ! Même si il est un peu timide, il fera un parfaite ami pour votre fils ! C'est vraiment un gentil petit tigre ! "Le vieil homme n'eut pas l'air convaincu et se redressa, soupirant. Sentant son client commencer à laisser tomber cette affaire, la jeune femme voilée insista de nouveau, poussant le petit garçon devant elle et lui disant dans une langue inconnue:
- " অবিলম্বে বন্ধ করুন! তাঁর সঙ্গে এখন যান! " L'homme âgé regarda sans comprendre la jeune animalière et celle-ci s'empressa de lui expliquer.
- " Ah oui, il ne parle pas d'autre langue que le Bengali. Il faudra lui apprendre l'anglais si vous voulez que votre fils communique avec lui, monsieur. " L'homme eut l'air de comprendre finalement et hocha doucement la tête en reportant son attention sur le petit enfant. Il avait l'air plus que timide ce mioche. Ferait-il vraiment une bonne distraction ou un bon compagnon de jeu pour son fils unique?
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Le Tora aux cheveux argentés tira les rideaux de soie de la chambre, laissant les rayons du soleil tout juste levé, pénétraient dans la chambre luxueuse du jeune Edwing. Depuis que ses parents étaient absents, Akhil était quasiment devenu son précepteur ou son majordome. L'adolescent dans le grand lit se tourna dans l'autre sens en grognant, il n'était visiblement pas très heureux d'être réveillé aux aurores. Akhil le secoua doucement pour finir de le réveiller et l'emmena faire sa toilette. Il l'accompagna ensuite jusqu'à son bureau, après son petit déjeuner, pour commencer ses devoirs. Observant son maître étant plus que distrait le jeune Akhil lui donna une petite tape sur la tête à l'aide du lourd livre qu'il portait pour faire réciter le futur héritier.
- " Monsieur, vous me semblez bien évasif aujourd'hui. Un peu de sérieux, nous sommes censé faire vos devoirs. Que dirait votre mère si elle apprenait que vous ne connaissez même pas votre leçon? " Le jeune garçon soupira et Akhil posa l'imposant livre sur le bureau en chêne massif de son maître. Il avait très bien compris que ce dernier avait la tête ailleurs et c'est bien normal. A l'âge de seulement 13 ans, Akhil n'aurait pas eu non plus une grande envie d'étudier. Remarquant les petits signes de main d'Edwing, le Tora comprit bien vite ce que voulait l'enfant et se pencha vers lui après avoir contourner le bureau pour approcher son oreille de la bouche du plus jeune. Celui-ci murmura, après avoir placer ses mains de chaque côté de sa bouche, au creux de son oreille:
- " J'ai entendu Papa parler à Maman d'un truc te concernant... Apparemment l'entreprise de Papa ne va pas bien et il a beaucoup de dettes... " Le tigre ne bougea pas. Attendant la suite, n'ayant pas l'air particulièrement emballé à l'idée de connaître la suite. Il avait en effet crû comprendre que la boîte du père de son maître était en faillite, mais ça lui était complètement égal du moment qu'on continuait de le nourrir et de l'héberger.
- " Et... Papa n'a plus d'argent alors... Il compte te... Revendre... " Akhil s'écarta, essayant de cacher sa déception. Il s'était malheureusement attaché à ce gosse, il s'occupait de lui depuis une paire d'années déjà, il l'avait connu bambin et l'avait toujours considéré comme plus que son simple maître, mais plutôt comme son petit frère ou son meilleur ami d'enfance. Le Tora s'écarta pour s'apercevoir que les yeux d'Edwing étaient embués de larmes. Celui-ci lui sauta au cou, se mettant à pleurer à chaud de larmes.
- " Mais je veux pas te laisser moi !! Je t'aime trop pour ça Akhil ! "La main d'Akhil se posa sur la tête du pré-adolescent et il lui sourit, voulant le rassurer du mieux qu'il le pouvait. Il avait compris maintenant. Bizarrement il s'en doutait. C'est normal après tout, c'est un poids de devoir s'occuper d'un hybride en plus de sa famille.
- " Ne vous en faîtes pas jeune Maître... Vous avez dû vous tromper. Votre père ne ferait jamais ça... Vous avez mal compris c'est tout... "Quelle soupe de mensonges... Ca lui donnait envie de vomir devoir prononcer des choses aussi fausses d'un coup...
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Père,
voilà que la deuxième années loin d'Edwing vient de prendre fin. La nuit est tout juste tombée et je peux difficilement profiter de ce beau ciel étoilée à cause des barreaux à ma fenêtre. Comme je m'en doutais, il y a deux ans j'ai été revendu au marché noir, il n'a pas fallu longtemps avant de ma carrière de maître d'arène commence. Un tigre d'une vingtaine d'années, mâle en plus de ça, mais que demanderaient-ils de plus ! J'étais le meilleur candidat possible pour les combats d'hybrides. C'est horrible, je cherche et réfléchis chaque jours qui passent à une possible issue, une façon de fuir. Je vois le visage de Mère dans mes rêves de temps en temps, c'est vraiment bizarre, je ne l'ai pourtant jamais vu... Comme vous Père, je ne vous ai jamais vu... Je ne sais même pas si vous êtes en vie, mais l'idée qu'un jour vous puissiez lire mes lettres me poussent à continuer de vivre.
Père... La vie est dure où je suis... Plus les jours passent et plus mon coeur est meurtrie, tout comme ma chaire... J'ai arrêté de compter le nombre de blessures avec lesquelles je finissais les combats... Chaque jours, chaque soirs, chaque combats, je vois les visages du public, moqueurs, leurs sourires tordus me poussent à haïr les humains. Qu'ont-ils de plus que nous pour nous dominer, moi et mes frères hybrides au juste? Ils sont moins intelligents que nous, moins forts. Je rêve de les faire s'incliner devant nous. Je rpeve de sang, de guerre, de vengeance.
Père, je suis en train de changer drastiquement. J'ai l'impression que je serais plus jamais capable de ressentir de l'amour ou de l'amitié pour aucun être humain. Ils sont tous cupidité, stupidité et orgueil. Je n'ai aucune idée de si je resterai en vie encore demain. Je vis le jour pour le jour. Le pire, c'est que je n'espère même plus continuer à vivre. Je n'en ai plus les raisons. Je pourrais me laisser mourir, personne dans ce monde ne me donne envie de continuer à vivre. Quelle dure vie... Père, j'aurais aimer pouvoir vous connaître, mais mon réalisme me pousse à croire que ça n'arrivera jamais. C'est dommage... Cependant, j'aimerai vous dire ces mots dans notre douce langue;
আমি তোমাকে ভালবাসি বাবা